Mardi, je vous parlais d’un roman qui a été un véritable coup de cœur pour moi : Mémoires de la forêt. Écrit par Mickaël Brun-Arnaud, il nous transporte dans la forêt de Bellécorce, accompagnés de Maitre Renard et Ferdinand Taupe, à la recherche de souvenirs. Plus qu’une ballade poétique, cette histoire aborde de nombreuses thématiques qui me sont chères. Je remercie encore ce talentueux auteur d’avoir, si gentiment, pris le temps de répondre à nos questions.
1 – Bonjour Mickaël Brun-Arnaud, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Mickaël Brun-Arnaud, j’ai 35 ans et je suis écrivain pour la jeunesse et pour les adultes. A côté de mon activité d’écrivain, je suis le gérant de deux belles enseignes : la librairie « Le Renard Doré », spécialisé dans les mangas, la littérature et la culture japonaise. Mais aussi « Le Renard Café », un salon de thé avec une carte de bubbles teas et de pâtisseries japonaises. « Mémoires de la forêt – Les souvenirs de Ferdinand Taupe » est mon tout premier roman jeunesse. Il rend hommage à mon ancien métier de soignant de psychologue spécialisé en neuropsychologie et gérontologie.
2 – Dans les mémoires de la forêt, nous rencontrons beaucoup de personnages ayant chacun une histoire et une personnalité propre. Sont-ils issus de personnes réelles et quelles ont été vos sources d’inspiration ?
Ferdinand Taupe est mon personnage préféré, puisqu’il est la somme des rencontres que j’ai pu faire dans mon métier de soignant, avec des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. C’est un personnage courageux, en proie à la perte de son identité, de ses souvenirs, de ses repères ; mais qui déborde d’espoirs et de regrets, à l’image de notre humanité.
Le personnage d’Archibald me ressemble beaucoup. C’est un libraire qui se veut consciencieux (peut-être un peu trop…). Il est un tantinet rigide, désespérément effrayé par l’aventure tout en ayant envie d’en vivre de nouvelles. Derrière ses principes, il représente une personnalité bienveillante. C’est ce trait de caractère que j’essaie moi aussi de cultiver chaque jour dans ma relation avec les autres.
3 – Ce roman aborde de nombreuses thématiques fortes comme la vieillesse et la perte de mémoire, la famille ainsi que la quête identitaire. En quoi est-ce important pour vous de sensibiliser vos lecteurs sur ces questions ?
Ces thématiques, par mon expérience, sont des thématiques qui m’émeuvent personnellement. La mémoire est le fondement même de l’identité d’une personne, et touchée par la maladie, toutes les composantes d’un individu s’effacent au profit d’angoisses, d’oppositions et de tristesse. Par ces thèmes, ce à quoi j’essaie de sensibiliser mes lecteurs, petits ou grands, c’est à l’empathie, à la compréhension. Tout autour de nous, et dans chaque sphère de notre vie, nous faisons face à des comportements, des paroles que nous ne comprenons pas. L’empathie est une plongée vers l’autre et ses sentiments et permet, tout en prenant soin de soi, de comprendre notre interlocuteur. C’est de ça qu’ont besoin les personnes atteintes de maladies de la mémoire : de notre profonde et sincère empathie. D’une acceptation totale de leurs troubles et de ce qu’ils sont aujourd’hui, et qu’importe ce qu’ils ont été.
4 – Comment s’est déroulée votre collaboration avec Sanoe ?
J’ai rencontré Sanoe par le biais de la librairie, nous avions collaboré ensemble sur une illustration pour notre petit label éditorial. Lorsque je l’ai rencontrée pour la dédicace de notre illustration, je lui ai parlé de mon rendez-vous à venir avec l’Ecole des Loisirs. Sophie a alors exprimé le désir de lire mon texte. Mon univers lui a plu, elle a accepté de l’illustrer et de donner vie et relief aux personnages !
5 – Quels sont vos futurs projets ?
Cette année, je dois terminer mon premier roman adulte, qui sortira en Janvier.
Ensuite, j’attaquerai l’écriture du troisième tome de « Mémoires de la forêt », conçu comme une tétralogie. Le deuxième volume « Les carnets de Cornélius Renard » est déjà écrit et sortira au mois de mars 2023 !