Découvert lors du festival Quai des Bulles, Le ciel pour conquête est le premier roman graphique de l’autrice coréenne Yudori. Ce beau bébé de plus de 300 pages m’avait beaucoup intrigué de par son histoire se déroulant en Hollande au XVIe siècle et mettant en scène deux femmes que tout oppose.
Le ciel pour conquête : à la recherche de liberté
Amélie est une jeune femme brillante. Son rêve : conquérir le ciel, le seul endroit que les hommes n’ont pas encore réussi à s’approprier. Mais son mariage avec le riche marchand Hans l’oblige à tout abandonner pour devenir la parfaite épouse hollandaise.
Tous les jours, elle doit accomplir les mêmes tâches : aller au marché, tenir la maison, faire la cuisine et, bien sûr, prendre soin de son mari. Ce n’est que lorsque ce dernier rentrera de son voyage, accompagné d’une jeune esclave achetée dans un marché, qu’Amélie renouera avec son désir de liberté.
Mon avis
Je suis ressortie mitigée de cette lecture.
Les thématiques abordées sont intéressantes. La culture hollandaise du XVIe siècle ainsi que la place de la femme à cette époque sont une découverte pour moi. Malheureusement, j’ai trouvé l’histoire trop réaliste car, en lisant les critiques, je m’attendais à ce qu’elle mette plus en avant le courage et l’audace de ces femmes.
Les personnages sont bien développés, mais je n’ai pas réussi à m’y attacher. Je pense que le style graphique y est aussi pour beaucoup. Bien que tout soit parfaitement réalisé et la patte de l’auteur plutôt jolie, l’ensemble reste très froid.
Il est vrai que l’histoire n’est pas joyeuse. Les femmes, pour Hans, ne sont que des objets de collection. Lui désobéir, leur couperait tout moyen de vivre. Mais c’est cela que j’attendais de voir dans ce livre. Des femmes qui se lient et se rebellent face au système de l’époque.
Même si la fin nous offre un joli retournement de situation, ce n’est, pour moi, pas suffisant. J’ai pourtant beaucoup aimé la relation entre Amélie et Sahara, l’esclave, qui se tisse petit à petit. Les deux femmes sont intelligentes, mais au lieu de réaliser leur rêve, elles se contentent finalement de ce qu’elles ont et, pour cette raison, je trouve la morale de l’histoire vraiment triste.