Avec Le grand vide, Léa Murawiec signe un premier roman graphique surprenant et original, au style unique !
Le grand vide, de Léa Murawiec
En ville, on vit de Présence. Ici, plus on pense à quelqu’un, plus on lui donne de Présence. Sans Présence, on meurt, tout simplement. Voilà pourquoi la ville est barrée de milliers de noms affichés, pourquoi les mendiants réclament, non pas de l’argent mais ne serait-ce qu’une minute d’attention, pourquoi les stars sont Immortelles… Tout ici tourne autour de la Présence.
La petite Manel vivait une vie sans prétention, au fond de sa petite librairie, jusqu’à ce qu’un homonyme célèbre fasse son apparition, faisant la une de tous les journaux mais surtout, mettant en péril la Présence de Manel, et donc sa vie…
Comment la jeune femme va-t-elle gérer cette situation ? Comment s’en sortir ? Peut-être est-ce le moment pour elle de mettre à bien son projet de quitter la ville pour le Grand Vide, un lieu en dehors de la ville, sans Présence, d’où personne n’est jamais revenu…
« Mais… Manel Naher, c’est moi ! »
Une dystopie au style surprenant
J’ai découvert la bande-dessinée Le grand vide un peu par hasard. J’ai surtout été attirée par son style graphique unique et original.
Dès le début de ma lecture, j’ai été très intriguée par l’histoire et l’univers en général : nous sommes ici dans une dystopie, un monde complètement différent du nôtre (quoique…) ou la présence est vitale pour l’ensemble de ses habitants, au sens propre du terme.
Je dois avouer que dès le début, j’ai eu du mal à m’intégrer dans cet univers et à bien le comprendre.
J’ai adoré cette lecture d’un point de vue graphique : deux couleurs dominent, le bleu et le blanc, avec sur certaines pages des touches de bleu clair et de rouge. Cela nous plonge dans un monde tout à fait particulier et fait ressortir l’importance de certaines scènes. Mais j’ai surtout apprécié le travail de l’auteur sur la construction des pages. Les cases sont hyper bien construites, parfois destructurées, ce qui donne un côté vraiment immersif à l’histoire. Nous ne sommes pas ici dans une bande-dessinée figée, on entre dans une histoire vivante et un univers dynamique.
Cependant, le style simpliste des personnages m’a moins plu et un peu empêché de comprendre et de suivre les émotions de Manel, le personnage principal, tout au long de l’histoire. Je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher au personnage, ce qui m’a un peu sorti de l’histoire à certains moments.
J’ai tout de même passé un très bon moment, et ressort de cette lecture avec la sensation d’avoir lu quelque chose de réellement unique, différent de tout ce que j’ai pu lire jusque là ! Un gros bravo à Léa Murawiec qui frappe fort pour sa première bande-dessinée ! Une auteure que je vais suivre de près et dont je suis impatiente de voir la suite du travail…
Le grand vide de Léa Murawiec est une belle lecture, une œuvre résolument originale que je vous invite à découvrir au plus vite, aux éditions 2024 !